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«J’ai passé quatre ans dans la prison des femmes…»

«J’ai passé quatre ans dans la prison des femmes…» D.R.

Quatre ans en prison pour un crime qu’elle n’a pas commis, Rouba, 27 ans, libérée il y a un an, confie à Femme la misère, l’ennui, l’humiliation vécue entre les quatre murs de sa cellule et le combat mené au quotidien, pour survivre à l’enfer.

C’est l’ancien dispensaire de l’Université Libanaise transformé en prison qui abritait les prisonnières. Elles survivaient dans des conditions inhumaines: salle de bains à l’extérieur, lieux hideux et crasseux, surpopulation des cellules. Réhabilitée en 2005 grâce à la fondation Walid Ben Talal et à la détermination des bénévoles de l’association Dar Al Amal, cette prison de trois étages est composée aujourd’hui, au premier, d’une cuisine et des bureaux des gardiennes, de cinq chambres avec chacune sa salle de bains au deuxième et d’une cour et d’une salle polyvalente au dernier.

17 DANS LA MÊME CELLULE!
Ces cellules de 2x3 m conçues pour abriter six personnes comptent aujourd’hui plus de 17 femmes qui partagent tout dans ce minuscule espace: les repas, la lessive, le ménage, les discussions et les disputes… «Toute la journée nous restons enfermées, avec la permission de sortir une heure par jour pour prendre l’air dans la cour du 3ème étage, ou poursuivre les activités proposées en prison, raconte Rouba amèrement en se remémorant les quatre tristes années passées. À partir de 17h00 toutes les portes sont verrouillées jusqu’au lendemain matin, 11h00. Imaginez alors l’ambiance qui doit y régner! C’est tout simplement l’enfer! On n’a jamais un moment de répit. Et c’est cela le plus dur!»

UN «LEADER» DANS CHAQUE CELLULE
Pour éviter les tensions fréquentes parmi les prisonnières et organiser leurs journées, chaque cellule est dotée d’une «chawiche» ou leader, la plupart du temps nommée par les gardiennes, qui exerce son autorité et son pouvoir sur les autres. «Ce pouvoir lui est attribué à cause de l’ancienneté, du milieu social plus aisé dont la prisonnière est issue ou des moyens financiers dont elle dispose qui lui permettent «d’acheter» de menus services des plus faibles, raconte l’ex-détenue. C’est elle qui est responsable d’organiser la vie à l’intérieur des cellules, de répartir les tâches journalières et de gérer les problèmes et les conflits entre les femmes. Elle jouit évidemment de certains privilèges, comme celui de dormir sur un lit alors que les autres dorment à même le sol. De plus, elle est beaucoup plus respectée des gardiennes. Certaines s’offrent même des «delivery de fastfood» dans leur chambre. Rana Koleilat, par exemple, avait même un coiffeur qui venait la coiffer en prison et deux bodyguards pour la protéger. C’est bien sûr un cas très rare! En général, les nouvelles détenues sont les souffre-douleur des «chawiches» qui profitent de leur vulnérabilité pour affirmer leur autorité et imposer leurs lois. Elles les obligent à faire le ménage à leur place, à laver leur linge ou à leur servir à manger… moyennant un paquet de cigarettes ou un peu de nourriture. Les prisonnières sont contraintes de s’exécuter au risque d’être dénoncées aux gardiennes qui les rabrouent et les insultent tout le temps. Ces dernières n’ont d’ailleurs aucun respect pour les prisonnières, même pour celles qui ont l’âge de leur mère. Pour elles, ce sont toutes des criminelles!»

Lamia Sfeir Darouni

 

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Editorial

Mettons-nous à la diète!

Ce n’est pas sans un certain plaisir que nous avions enterré 2014 avec son lot de folle violence, de tensions plurielles et d’ondes négatives…