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Cellules souches adultes

Cellules souches adultes D.R.

Nouvelle arme antivieillissement

Maladies d’Alzheimer, de Parkinson, sclérose en plaques, diabète, leucémie, maladies cardiovasculaires, médecine esthétique… Toutes ces pathologies peuvent, paraît-il, être traitées par thérapie cellulaire. Les cellules souches représentent un formidable espoir face à des maladies aujourd’hui incurables et constituent sans doute un enjeu de taille pour la médecine de demain…

Rêve ou réalité? Les thérapies cellulaires ont bénéficié de formidables avancées scientifiques et nourrissent chez des millions de patients l’espoir d’une médecine régénérative. Capables de fournir à loisir des neurones, de la peau, des muscles, du foie… elles mobilisent des milliers de biologistes. Tour d’horizon avec le Docteur Nada Alaaeddine, Pharmacologue spécialisée en Médecine régénérative et Conseillère scientifique à la «Cell Therapy Clinic: INNOVI».

Une thérapie par cellules souches, qu’est-ce que ça veut dire?
Remplacer des cellules déficientes ou disparues par des cellules saines, tel est le défi de la thérapie cellulaire et d’INNOVI, le centre spécialisé en la matière au Liban. Les thérapies cellulaires désignent les greffes de cellules visant à restaurer les fonctions d’un tissu ou d’un organe lorsqu’elles sont altérées par un accident, une pathologie ou un vieillissement. Les cellules souches se caractérisent d’abord par l’auto renouvellement, par la prolifération (elles se multiplient en donnant de nouvelles cellules souches), et ensuite par la différenciation (selon certaines conditions de milieu, elles produisent des cellules spécialisées, par exemple de foie, de pancréas, de peau, de muscle…). On les trouve dans l’embryon, le fœtus, le sang du cordon, les tissus adipeux ainsi que dans divers tissus… De plus, elles ont la particularité de sécréter des protéines et des facteurs de croissance jouant un rôle non négligeable dans le système immunitaire (anti-inflammatoire, antioxydant…).

En Existe-t-il différents types?
Il en existe plusieurs variétés. Les scientifiques pensent que chacun de nos organes a sa propre population de cellules souches. Nous savons également qu’elles sont présentes très tôt dans le développement humain, pendant ce que l’on appelle l’âge embryonnaire. Lorsque ces cellules sont extraites à partir d’embryons et cultivées en laboratoire, elles portent alors le nom de «cellules souches embryonnaires» qui ont le pouvoir de se transformer en n’importe quelle cellule adulte et ainsi contribuer à la formation de tous les tissus. La deuxième sorte, les cellules souches adultes se trouvent dans différents tissus de l’individu adulte. Afin de les obtenir, il suffit simplement d’extraire des cellules déjà différenciées de tissus appartenant aux patients qui en ont besoin. Une fois isolées, elles peuvent être transplantées à ces mêmes patients. Ce qui élimine le danger du rejet. Les cellules souches adultes assurent le maintien physiologique et la pérennité de la fonction de l’organe pendant la vie de l’individu. Elles servent à «réparer», à guérir les tissus lésés, malades ou simplement vieillissants. Si elles suscitent actuellement l’intérêt particulier des scientifiques, c’est parce qu’elles se rapprochent des cellules souches embryonnaires sans en avoir les répercussions éthiques (problème des embryons surnuméraires dont le prélèvement signifie la destruction précoce de l’embryon.) Mis à part le risque médical lié aux manipulations délicates et à la capacité des cellules souches embryonnaires de se diviser indéfiniment, les rendant très proches des cellules cancéreuses.

Certaines expériences ont montré qu’il y avait un risque de les voir se transformer en tumeur bénigne ou même maligne.

Quel est leur rôle?
Les greffes cellulaires ont déjà une histoire ancienne. Pratiquées couramment depuis plusieurs dizaines d’années, les greffes de moelle osseuse sont destinées au traitement des maladies du sang comme les leucémies et les anémies. Les greffes autologues, réalisées à partir de cellules du malade lui-même ne posent pas de problème d’immunotolérance. Ainsi, les cellules souches adultes de la moelle osseuse donnent naissance à tous les types de cellules sanguines, les hématies (globules rouges), les leucocytes (globules blancs) et les plaquettes sanguines.
Autre exemple: les cellules souches dérivées du tissu adipeux sont capables de se différencier en muscle et en cartilage, et grâce à leur propriété anti-inflammatoire, elles sont utilisées pour le traitement de l’arthrose, des tendinites, des déchirements ligamenteux, des blessures de sport…

Capables d’assurer des fonctions angiogéniques, des cellules musculaires ont été greffées dans un cœur partiellement détruit par un infarctus: elles ont commencé à se contracter au rythme des cellules cardiaques, première étape de restauration de l’activité du cœur. Compte tenu du pouvoir de différenciation des cellules souches, on envisage l’application de la thérapie cellulaire aux pathologies les plus répandues: greffes de cellules pancréatiques pour délivrer de l’insuline à des patients diabétiques, greffes neurales visant à soigner les maladies neurodégénératives…
Mais ces applications cliniques au potentiel immense requièrent une recherche fondamentale pour comprendre en profondeur les mécanismes d’auto renouvellement, de différenciation et de prolifération de ce type de cellules, c’est-à-dire leur cycle de vie dans les tissus où l’on souhaite les implanter. Par ailleurs, l’utilisation des cellules souches autologues couplées aux Plaquettes Riches en Plasma (PRP) suscite un intérêt particulier en cosmétique, pour les problèmes relatifs à la peau (cernes, taches noires, lésions ou relâchement de peau, brûlure, vergeture, traces d’acnés…) et dans le cas des greffes de cellules médullaires, où la greffe d’épiderme fait appel aux cellules du receveur lui-même. Cette autogreffe élimine les risques de rejet. Ainsi, les cellules souches autologues exercent leur effet rajeunissant et leur pouvoir régénérateur dans le corps.

La possibilité de réparer les «organes déficients» avec des cellules souches «neuves» retarde-t-elle le vieillissement?
Avec les dernières découvertes, le rajeunissement cellulaire n’est plus un mythe! Le processus de vieillissement cutané dépend d’une multitude de facteurs: exposition au soleil, tabagisme, pollution… Du point de vue chimique, ces facteurs accentuent l’oxydation cellulaire et produisent un effet néfaste sur les cellules. La peau a une capacité de régénération continue dont l’efficacité va diminuer au fil du temps. Le nombre de fibres collagènes et la vascularisation de la peau vont décroître. Tous ces phénomènes vont mener à un amincissement et à un relâchement des tissus. Réparer les tissus avec la médecine régénérative par l’utilisation des cellules souches a pour objectif de remettre en état les tissus endommagés et de maintenir le capital cellulaire. Les «cellules de l’espoir» permettent d’améliorer la qualité de la peau et de stimuler la formation de nouvelles protéines régénératrices de la peau (kératinocites, collagène, l’élastine…). À INNOVI, les spécialistes ont réussi à optimiser la technique d’isolation des cellules souches du tissu adipeux sans utilisation de machine et à prouver que ces cellules sont capables de se différencier en graisse, en cartilage et en os. Ils proposent des traitements révolutionnaires en fonction des cellules souches adipeuses autologues et offrent aux «patients» qui le désirent la possibilité de conserver et de congeler dans les meilleures conditions et durant de longues années (20 ans) les cellules souches prélevées, dans une «banque cellulaire», dont la capacité de contenance s’élève à 19 000 places.

À partir de quel âge doit-on traiter les problèmes du vieillissement?
Le vieillissement cellulaire commence très tôt (20-25 ans). Ce que nous traitions, il y a 10/15 ans, était l’évolution naturelle à l’approche de la cinquantaine. Aujourd’hui, nos patientes sont plus attentives. Dès la quarantaine, elles consultent pour faire le point, un bilan des rides, mais elles s’interrogent également sur les moyens d’améliorer et de traiter les prémices du relâchement.

Est-il vrai que la graisse, source riche en cellules souches, est comparable à un «élixir de vie»?
Auparavant, le site préférentiel de prélèvement des cellules souches était la moelle osseuse. Il se faisait par ponction osseuse. Ce geste est invasif. Actuellement, les cellules souches adultes les plus faciles d'accès sont celles contenues dans la graisse. Le prélèvement se fait par liposuccion. Des études ont montré que la concentration en cellules souches dans la graisse, par rapport au nombre total des cellules prélevées, est 200 fois plus importante que dans la moelle osseuse, ce qui nous permet de faire un pas de géant et de nous rapprocher du rêve de «vie éternelle».
La thérapie régénératrice par cellules souches requiert la liposuccion d’une quantité relativement faible de graisse. Les cellules souches sont alors isolées lors d’un processus complexe en laboratoire, puis introduites dans le corps. En fonction de l’indication, elles sont administrées par injection, dans un organe ou un tissu donné (une procédure ambulatoire réalisée sous anesthésie locale). Administrées par voie intraveineuse elles se dirigent alors de façon autonome dans les parties du corps où leur action bénéfique et régénératrice est nécessaire. Le résultat thérapeutique se manifeste généralement quelques semaines plus tard. L’effet rajeunissant et régénérateur apporte des améliorations remarquables en termes d’aspect, de vitalité et de fonctionnement des organes qui peuvent assumer la nature du rajeunissement.

Comment se déroule le traitement?
L’échantillon de graisse est prélevé par liposuccion à la seringue, de manière non agressive, sous anesthésie locale, afin de ne pas léser les cellules. La graisse est ensuite maintenue à température constante dans un dispositif de transport stérile (à travers un passe-box). Elle est traitée dans une chambre blanche stérile. Les cellules souches sont extraites, purifiées (vérification de la capacité à se différencier en os, en collagène, en cartilage…) et comptées. Le médecin est alors informé du type et du nombre de cellules isolées. Il pourra décider de la quantité de cellules à utiliser pour son traitement. Le reste pourra être cryo-préservé à la «banque» cellulaire pour une future utilisation, ou une éventuelle chirurgie plastique, à une température de 190º, pour une vingtaine d’années. Un certificat de préservation spécifiant le nombre des cellules souches, l’origine du prélèvement, la date… est délivré à tout patient qui le souhaite.
 
Quels sont les traitements proposés?
Quelques heures après le prélèvement, le médecin reçoit les seringues de Plaquettes Riches en Plasma (PRP) et de cellules souches. Différents traitements peuvent être appliqués.
- Le traitement anti-âge du visage par injections, afin de stimuler la formation de fibres collagènes et améliorer la régénération cutanée.
- Dans le cadre des cures de revitalisation.
- En chirurgie esthétique, la propre graisse du patient peut servir de produit de comblement pour redonner du volume à un visage.
Aussi, les cellules souches peuvent être isolées pendant une liposuccion afin d’en stocker un capital en laboratoire. Elles pourront être utilisées ultérieurement pour lutter contre les premiers signes du vieillissement.
Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives dans la gestion du capital beauté de tout un chacun.

Marlène Aoun Fakhoury

 

 

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Editorial

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«Gâtés, immatures, et égocentriques»? c’est en ces termes que certains se plaisent à qualifier les Libanais. Ne seraient-ils pas plutôt stressés, pleins de contradictions, désappointés, paumés mais aussi combatifs et résilients malgré tout?  

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