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Qahwetna Kaffak bi Café

Qahwetna Kaffak bi Café D.R.

Les jeunes de Jabal Mohsen et Bab el-Tabbaneh côte à côte

Une bâtisse aux couleurs bariolées. Une place animée dans la rue de Syrie qui sépare les deux tristes régions de Tripoli connues pour leur éternel combat: Jabal Mohsen et Bab el-Tabbaneh. Et surtout, un pari gagné: celui de l’association «March», dont les membres ont voulu offrir aux jeunes des deux quartiers un café où le théâtre, le chant et la musique, viennent remplacer le bruit des armes.

Derrière le comptoir, Ghadir 23 ans s’affaire à servir café, jus et douceurs de la région, aux centaines de personnes invitées à l’ouverture de ce café culturel. Dans son regard, la fierté d’exister et surtout de se sentir enfin utile. «Avant j’étais un combattant. J’ai porté les armes alors que je n’étais encore qu’un enfant. Je tuais parce qu’on me disait de le faire, parce que je croyais servir une cause. J’ai compris que cela n’a jamais changé notre vie et que nos dirigeants se jouaient de nous.»

Casquette vissée sur la tête, Fouad 23 ans, lui, ajuste le son, prépare les tables, s’active avec fébrilité. Il raconte sa vie de combattant avant ce café: «On nous disait, c’est un sunnite tue-le. C’est un maronite, ne lui fais pas confiance. On recevait 50 000 LL. pour tirer une rafale, je le faisais parce que j’avais besoin de vivre, confie le jeune homme. Mais aujourd’hui, je ne veux plus que nous soyons perçus comme des méchants. Je veux montrer à tout le monde qu’il y a une culture à Tripoli, que ce n’est pas une ville violente qui abrite terrorisme et misère, mais une ville où il y a des gens qui veulent vivre ensemble et avancer.»

Le café de l’espoir et de la création
Sur les planches de la scène montée à l’intérieur du café, deux jeunes rappeurs répètent la prestation qu’ils ont eux-mêmes créée et qu’ils s’apprêtent à présenter sur scène à l'occasion de l’inauguration du café. Grâce à ce nouveau lieu de rencontre, ces jeunes qui avaient la rue pour seule distraction, avec tous les dangers qu’elle représente: drogue, combats, règlements de compte… vont aujourd’hui pouvoir se retrouver autour de l’art, la musique et la culture. «Ce sont eux qui assureront le fonctionnement de cet espace», explique Léa Baroudi, cofondatrice et directrice de «March», qui tient à remercier l’ambassade de Grande-Bretagne qui a financé le projet, mais également tous les donateurs privés et les compagnies qui ont offert les tables, les chaises et les machines à café. «Dans un premier temps, ils seront supervisés par l’Association «March», puis par d’autres organisations locales qui prendront la relève: le Comité des jeunes de Tabbaneh et L’Esprit des Jeunes de Jabal Mohsen. Ces jeunes ont une soif d’apprendre et une extraordinaire envie de progresser. D’ailleurs, ils viennent de mettre au point une nouvelle pièce de théâtre «Tripoliyat - Clashes of laughter», sous la supervision de l’acteur Michel Abou Sleiman, qui va faire l’objet d’une tournée dans toutes les régions de la capitale du nord. Une pièce qui raconte leur misère, leur pauvreté, mais surtout leur espoir et leur désir d’accéder à une vie meilleure.»

L’aventure à ses débuts
Il y a un an, l’association «March» avait décidé de réunir les combattants alaouites et sunnites de Tripoli autour du théâtre, pour exorciser les peurs et la haine contenues depuis des décennies. «Il a fallu beaucoup de persévérance, de courage, et la volonté d’acteurs comme Georges Khabbaz, Lucien Abourjeily, Michel Abou Sleiman, pour briser le climat de haine et d’animosité qui dominait chez ces jeunes, poursuit Léa Baroudi. Lorsqu’on a donné le coup d’envoi aux répétitions de thérapie par le théâtre, ils se présentaient armés de couteaux, de lames, de pistolets, prêts à se battre. Ils ne s’étaient jamais retrouvés dans une même pièce face aux «autres de l’autre bord». On devait les fouiller, leur demander de vider leurs poches. Il a fallu deux semaines pour les mettre en confiance, car ils ont fini par comprendre que «l’autre, cet ennemi juré», souffrait des mêmes problèmes que les leurs, connaissait également le chômage, la pauvreté et l’incertitude. Je crois que c’est cela qui les a beaucoup rapprochés. Aujourd’hui, ils ont appris à s’accepter. Ils ont compris qu’ils ont été manipulés par leurs dirigeants. Ils ont troqué leurs armes et leurs fusils contre leurs voix et leurs talents et tentent de rallier le plus grand nombre de jeunes à cette nouvelle vie qui s’offre à eux.»

Lamia Sfeir Darouni

 

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Editorial

Poubelles, le scandale continue
8 longs mois de crise, 8 mois de détritus de toutes sortes entassés un peu partout, 8 mois d’effluves et d’exhalaisons toxiques, 8 mois de suffocation,
8 mois de tergiversations, d’accusations réciproques, de règlements ratés adoptés puis rejetés… On aura tout vu, tout entendu, tout respiré et tout avalé! Et ce n’est pas fini, loin de là. Pas un jour ne passe sans l’émergence d’un nouveau scandale encore plus abominable que les précédents.

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