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Capitaine Rola Hoteit

Capitaine Rola Hoteit D.R.

Seule libanaise dans les nuages
Elle est la première et l’unique femme pilote libanaise. Rola Hoteit, capitaine de ligne à la MEA, retrace pour Femme son histoire dans les airs.

La première et la seule femme pilote libanaise, cela fait rêver, cela pousse à vouloir imaginer un destin tout tracé depuis sa tendre jeunesse quand, enfant, elle faisait voler des avions en papier. Mais Rola Hoteit a les pieds bien sur terre, et le sourire tout près des étoiles. On ne cesse de lui demander de raconter le comment, et le pourquoi… Et elle se prête au jeu, à «l’histoire». Qui a commencé «par hasard, par chance, par défi».

Un jour, en 1993, à l’AUB où Rola suivait des études de mathématiques, un camarade de faculté arrive avec un journal et cette info: la MEA recrute des pilotes hommes et femmes. «Déjà qu’une femme a des difficultés à conduire une voiture, comment pourra-t-elle piloter un avion?», commente-t-il avec ironie. À 17, 18 ans, on est immédiatement emporté par des réactions enthousiastes, rebelles. Rola n’hésite pas et lui lance alors le défi: «Et si nous passions le test tous les deux, juste pour voir?» La première manche du tour était jouée.
Parce qu’après avoir réussi son test, il a fallu convaincre la famille, son père surtout qui n’appréciait déjà pas qu’elle vive à Beyrouth, loin du Sud natal. La réaction ne s’est pas fait attendre. Aller poursuivre des études en aviation, en Écosse, alors qu’elle a la latitude de pousser plus loin ses études de mathématiques, qui pourront, plus tard, faciliter sa vie familiale plutôt que de devoir être continuellement absente? Toutes ces craintes paternelles, à 18 ans, on n’en fait pas grand cas!

Emportée par le rêve du voyage, et encore plus déterminée depuis qu’elle a su que sur les 2 000 candidats, 600 seulement ont pu réussir le test écrit, et seuls 9 ont été sélectionnés, Rola est motivée par l’idée d’être la première femme pilote libanaise. Elle abandonne ses cours à l’AUB, mettant ainsi son père devant le fait accompli.

L’aventure se poursuit en Écosse, là où «la vie commence à changer». Entre les cours théoriques et les entraînements pratiques, Rola Hoteit se rappelle encore de la première fois où elle a piloté un avion, la montée de l’adrénaline, l’extrême vitesse, le sourire qui ne quitte plus le visage, «un sentiment indescriptible»! Un sentiment qui s’est renouvelé, avec toute la maturité acquise entre-temps, mais d’une autre manière, la première fois qu’elle a effectué un vol avec des voyageurs à bord. «À chaque décollage toutes les sensations se déclenchent, le souffle coupé, le plaisir, la satisfaction, la crainte…»

Le souffle coupé
Copilote depuis 20 ans, et capitaine depuis 5 ans, Rola Hoteit a été élue, il y a 4 ans, vice-président régional Mid-East de l’International Federation of Air Line Pilot’s Association (IFALPA), première femme au monde à occuper ce poste, et depuis un an, elle fait partie de la Fellow Royal Aeronautical Society. Aujourd’hui, elle est encore et toujours la seule Libanaise à piloter un avion. Une distinction qui malgré la satisfaction qu’elle lui apporte, la pousse aujourd’hui à se poser des questions. «Je me disais que j’étais comme un champ d’expérience, une pionnière, et généralement, quand l’expérience réussit, on la renouvelle. Depuis 20 ans je continue à être la seule, c’est comme si la réussite n’était pas au rendez-vous… À chaque fois qu’un petit garçon pénètre dans mon cockpit, il me dit qu’il veut être pilote ou astronaute, les petites filles jamais, elles préfèrent se projeter en hôtesses de l’air, ou professeurs… Dans notre société, la femme est considérée comme un être tendre, émotionnel, au cœur faible. Mais il y a surtout un manque de sensibilisation.»

Et Rola Hoteit, dans toutes ses conférences et interventions, aspire à encourager les filles à suivre leurs ambitions à se battre et à demander aux hommes de leur donner cette chance.
Une chance qu’elle a su saisir à bras-le-corps par et pour elle-même, sans relâche, sans regret, même s’il lui a été difficile de concilier son métier avec sa vie de famille. «Nombreuses sont les femmes actives, certes, mais la grande différence c’est que dans tous les autres métiers, elles sont toujours joignables en cas d’urgence. Nous, une fois la porte de l’avion verrouillée, c’est fini, on est seuls comme dans une île dans le ciel, coupés du reste du monde.»

Mais Rola Hoteit a été secondée, appuyée et inconditionnellement soutenue par son mari, pilote-capitaine également, et par ses deux garçons. Avec une vie familiale qui la comble, les études universitaires qu’elle a reprises, un métier-passion qui échappe à toute routine, alliant aspects culturel, artistique et méditatif, un face-à-face avec le ciel, le soleil et les nuages… Notre battante a trouvé le bonheur… Être pilote lui permet de préserver cette honnêteté sur toute la ligne, et aussi cette innocence intérieure.


Nayla Rached

 

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8 mois de tergiversations, d’accusations réciproques, de règlements ratés adoptés puis rejetés… On aura tout vu, tout entendu, tout respiré et tout avalé! Et ce n’est pas fini, loin de là. Pas un jour ne passe sans l’émergence d’un nouveau scandale encore plus abominable que les précédents.

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