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Gaby Lteif

Gaby Lteif ©S.Karout (Abed)

La diva des ondes

Trente ans déjà que notre Gaby Lteif nationale ne cesse de révolutionner le monde des médias arabes! Trois décennies qui semblent n’avoir eu aucune emprise ni sur sa beauté ni sur sa passion pour son métier.

En 1986, la pétillante journaliste est forcée d’abandonner le petit écran où elle avait fait sensation dès sa première apparition en 1973 sur Télé Liban pour s’installer à l’ombre du studio de Radio Monte Carlo (aujourd’hui Monte Carlo Doualiya) à Paris. Un choix déchirant, car non seulement elle quittait son pays en guerre, mais elle abandonnait aussi un métier qu’elle avait su faire évoluer pour le rendre plus moderne, ouvrant la voie à une nouvelle génération de journalistes qui surfent depuis sur sa touche avant-gardiste.
Depuis, Gaby Lteif est devenue une personnalité incontournable du paysage audiovisuel panarabe; tel un pont entre l’Orient et l’Occident qu’elle tente de concilier à travers la pertinence de ses interviews.
D’une voix suave couplée à la précision de questions pointues, la journaliste pousse ses interlocuteurs à se dévoiler.

Depuis trois décennies, Gaby Lteif a vu défiler dans ses studios d’innombrables personnalités issues d’univers très différents, d’Omar Sharif à Mgr Ignace IV Hazim, des Rahbani père et fils au Cheikh Mohammad Hussein Fadlallah en passant par Ghassan Salamé, Boutros Ghali, Mona el-Solh, Mohammad Mahdi Chamseddine, Zaki Nassif et bien d’autres… Des échanges fascinants qu’elle a répertoriés dans un recueil édité il y a six ans sous le titre de «Bassamat 3ala el Hawa» (Empreintes sur les ondes).

Pour marquer ce 30ème anniversaire d’une carrière qui perdure pour le plus grand bonheur des auditeurs de Monte Carlo Doualiya (MCD), Femme Magazine a rencontré la diva des ondes.

En arrivant à Paris en 1986, vous êtes passée de la lumière du petit écran à l’ombre d’un studio de radio. le petit écran vous a-t-il manqué?
Oui! D’ailleurs, j’ai mis longtemps à m’en remettre, tout comme ce fut un déchirement pour moi de quitter le Liban en guerre. Cela faisait à peine deux ans que j’avais investi le petit écran lorsque la guerre a éclaté. J’adorais ma vie dans le Liban d’avant-guerre. Il y avait tant de choses à faire et le pays était en pleine évolution. J’ai passé 13 ans à travailler à la télévision et à la radio avec l’espoir de voir enfin la paix revenir. Mais j’étais épuisée de devoir constamment fuir les zones de bombardement. En 13 ans, j’ai déménagé 8 fois! Finalement, j’ai pris la décision de partir pour Paris. C’était comme un «séisme» dans ma vie… mais un séisme positif qui m’a permis de vivre dans une ville que j’ai toujours aimée et de mener une carrière passionnante dans le cadre de mes émissions sur Monte Carlo Doualiya. Avec le recul, je me dis qu’en quittant le petit écran, je me suis aussi affranchie de l’emprise qu’aurait pu avoir ma propre image sur mon évolution. Cela a peut-être joué un rôle quant à la longévité de ma carrière.

Passée la phase de frustration, comment avez-vous abordé votre vie à Paris?
C’était passionnant de pouvoir travailler dans un cadre multiculturel; côtoyer des collègues de diverses nationalités et de bénéficier de la liberté nécessaire au travail du journaliste. J’ai découvert le monde des médias dont j’ai toujours rêvé! Je pouvais travailler sans les pressions politiques qui avaient cours alors au Liban. Je n’ai jamais voulu ni soutenir ni adhérer à aucun parti politique. Je ne soutiens que les institutions officielles. C’était donc une chance de pouvoir m’épanouir dans un contexte apaisé et objectif. Ironie du sort; c’est à partir de Paris que j’ai découvert le monde arabe puisque je n’avais encore jamais été dans un pays arabe avant de m’installer en France. J’ai commencé à explorer le monde arabe avec ses contradictions et sa richesse. J’ai senti alors que j’avais la responsabilité d’instaurer un pont entre le monde occidental et le monde arabe.

Vous avez interviewé nombre de personnalités spirituelles, politiques, artistiques. Quelle interview vous a le plus marquée?
Toutes! J’ai été marquée par toutes les personnes que j’ai interviewées. Il y a en moi un zeste de chacune d’entres elles. Je me sens construite par leurs mots, leurs regards, leurs sensibilités…

La personnalité qui vous a le plus fascinée?
Je peux citer plusieurs mais ce sont toujours les poètes et les intellectuels qui me fascinent avec leur recherche de l’absolu, leurs questionnements sur la vie et la mort. Je retiens particulièrement ma rencontre à Paris avec le patriarche Ignace IV Hazim avec qui j’ai eu deux entretiens car le premier, suite à une panne technique, m’a permis de passer avec lui une heure à discuter de la solitude de l’être, de la fin, de la mort… Je me rappelle avoir pleuré en discutant avec cette personnalité qui dégageait une intensité incroyable. Je lui avais dit: «Nous avons des points communs vous et moi, pas mariés et sans enfants…»

Celle qui vous a énervée, déstabilisée?
Personne ne m’énerve quand j’exerce mon métier. J’ai acquis la force des mots et du regard pour maîtriser la situation. Surtout que je m’informe beaucoup sur la personne que je reçois avant de la rencontrer.

celle qui a été la plus difficile à interviewer?
Indéniablement Fairouz que j’ai interviewée à Londres. Elle n’a quasiment jamais accordé d’entretien… sauf à Frédérique Mitterrand qui lui avait consacré un documentaire. Omar Sharif était également très difficile à interviewer. Mais avec le temps il s’est adouci et a pris confiance car il ne voulait plus donner d’interview mais c’est sa personnalité sans masque qu’il m’a livrée en tant que testament car il disait: à quoi sert le succès si on est seul et malheureux…

Le moment le plus émouvant de votre carrière?
Le moment où j’ai visité Beyrouth en 1995 après sa reconstruction, avec ma radio pour célébrer au Centre-Ville la semaine franco-libanaise. On avait créé un studio et reçu beaucoup de personnalités libanaises et françaises dont l’ambassadeur de France de l’époque, Michel Eddé, Georgina Rizk, Sabbouha et d’autres… Je suis aux anges quand j’arrive à conjuguer mon amour pour le Liban avec celui de la France car je porte les deux en moi.

Rola Cusson

 

 
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