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“Dans les nuages” de Fouad Debbas

“Dans les nuages” de Fouad Debbas © Sursock Museum.

Retour aux années 20

Au niveau 1 du Musée Nicolas Sursock, un petit écrin est posé dans le grand écrin architectural et culturel de ce palais intemporel. Il s’agit de la salle Fouad Debbas, attenante au salon arabe et recouverte elle aussi de boiseries anciennes. Après la première exposition «Picturing Identity» la salle est cette fois scénarisée par Yasmine Chémali, head of collections du musée, afin de présenter l’exposition temporaire «Dans les nuages»*: des vues aériennes captées par les différentes escadrilles du 39ème régiment dans les années 20 et 30.

Dans ces années-là, on ne parlait pas encore d’imagerie satellite ou de vues panoramiques, non plus de données géospatiales et encore moins altimétriques. Il s’agissait uniquement de capter des vues aériennes à des fins cartographiques. Ce procédé apparu en 1855 est cité dans le livre d’Andraud sur l’Exposition Universelle. À l’époque, les clichés du photographe français Nadar avaient fait mouche dans le domaine de la topographie. Les premiers avions ne permettaient pas d’utiliser des procédés techniques performants et n’étaient nullement équipés pour faire face aux fluctuations météorologiques. Il s’agissait de décrire la surface du territoire, constituer des cartes géographiques, localiser les ports, les ponts, les châteaux et forteresses afin d’établir des stratégies militaires à partir de cette reconnaissance des régions. Les photos rassemblées dans les albums du collectionneur Debbas étaient prises par le régiment français d’aviation essentiellement basé à Rayak. Elles sont, d’une certaine façon, orphelines, puisque aucun nom de photographe ne figure dans les archives.

Accrochage aérien
Extraits du recueil de Fouad Debbas «Views of Syria. 39th Aviation Regiment (of the Army of the Levant)», les clichés historiques, dont quelques-uns sont imprimés sur du papier gélatine argentique, sont placés dans des cadres en plexiglas suspendus par des fils. Une mise en scène épurée et aérienne qui tranche avec l’âge de ces photos, jaunies par le temps. «Il était impensable de réaliser un accrochage classique sur le mur. En harmonie avec le thème de l’exposition, l’idée était de suspendre les clichés pour permettre au visiteur de circuler entre les images. Elles sont disposées géographiquement selon une sorte de cartographie qui donne l’impression de visiter le Liban et la Syrie, pays du Levant sous mandat français, dans les années 20 et 30», explique Yasmine Chémali.
Des vues de Beyrouth prises de différents angles dévoilent le Grand Sérail, le port, une vue générale d’une ville harmonieuse, pas encore défigurée par le béton et encore fidèle à ses maisons avec leurs toits en tuiles. Zahlé, Saïda, Tripoli avec sa place de l’Horloge font aussi partie de ces précieux clichés. Ainsi que Beiteddine, Les Cèdres et Baalbek.
En même temps, la Grande Syrie était largement photographiée: Damas, Alep, sa citadelle et ses souks, Homs, Rakka, l’île de Rouad. À leur tour, les ruines de Palmyre et celles de Halebie furent ciblées par les yeux de ces aiguilleurs du ciel. Le pont de bateaux et celui de bois de Deir Ezzoor apparaissent dans un des clichés.
Dans quelques-uns, l’aile de l’avion apparaît comme un élément surréaliste. La caméra utilisée à l’époque est également suspendue dans le vide. D’aspect grossier et volumineux, elle avait beaucoup à envier aux actuels appareils légers, manipulables et performants. Au fond de la salle, une vitrine laisse voir des cartes postales de Rayak, de la cantine des officiers, leur foyer et coopérative. Des morceaux de leur vie quotidienne qui défilent sous nos yeux.
Ces prises de vues datant de la Première Guerre mondiale étaient réalisées à des fins de reconnaissance militaire et sont bien différentes des photographies aériennes de Yann Arthus-Bertrand. «Saisissantes de beauté, elles ne font que reproduire le monde. Encore faut-il savoir le regarder», confiait-t-il à la presse. Quant à Fouad Debbas, le collectionneur d’images, nostalgique et visionnaire à la fois, il a voulu conserver des traces de ce passé, pas toujours glorieux, mais riche à ses yeux.

D.H.

 

 

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