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22 mai - 21 juin

 

L’asperge

Mme à Beyrouth

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Beyrouth Syndrome

madameabeyrouth.blogspot.com madameabeyrouth.blogspot.com D.R.

«Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux.»
Étienne de la Boétie.
Discours de la servitude volontaire

Madame souffre d’un syndrome. Et cherche la potion magique. Qui la sauvera ainsi que ses irréductibles concitoyens habitant toujours ce village libanais de cette impression d’immuabilité qui se dégage de sa ville. Qui plane sur son pays. Si petit. Si étroit. Et l’étouffe. De plus en plus jour après jour… Car Madame a à peine le temps de se retourner. Pour avancer. Qu’elle est toujours rattrapée. Encerclée. Par ces figures connues. Immuables. Qui ont fait leur temps. Mais qui ressurgissent. Dans sa rue, des photos jaunies placardées aux murs, sont remplacées par les mêmes images plus récentes. À la télé, ces discours, cette rhétorique à peine dépoussiérée, qui refait des émules. Chez les mêmes foules… Cette impression de déjà-vu. Déjà entendu. Cette familiarité. Toujours là! Comme si rien ne devait évoluer. Même lorsque tout a foutu le camp…

Triste fatalité. Voilà qu’à l’échéance, on continue la traversée là où on l’a laissée… Et on reprend les mêmes, qui n’ont pas fini de nous mener sur la même pente glissante. Comme s’il était naturel de continuer la dégringolade. Comme si celle-ci ne devait jamais s’arrêter.

Madame a beau imaginer des chemins différents, ou proposer des itinéraires nouveaux… son pays s’arrangera bien pour la replacer face-à-face avec ses démons. Bien vivants. Non, ce village d’irréductibles Libanais n’empruntera pas de nouvelles trajectoires. Du moins pour l’heure. Et Madame a cette horrible impression de faire du surplace. C’est que sa contrée a ceci d’effrayant: rien ne change vraiment tout à fait. Au final. Malgré les quelques sursauts, et les rares lueurs d’espoir, Madame revoit la majorité de ses concitoyens reproduire le même schéma. Consciemment? Inconsciemment? En tous les cas… Si naturellement!
 
Par abstention, comme un suicide collectif. Ou pire, par conviction, que rien ne changera. Jamais. Alors, ils ne font rien pour. Ils se sont habitués à cet état de fait. Et à ces mêmes figures (ir)responsables. Ils ne voient plus la laideur. Ou s’ils la reconnaissent encore, ils ne se révoltent plus. Ne se mettent plus en colère. Ne réagissent plus. Mais assènent placidement: ainsi va le pays… Et c’est bien là le pire. L’habitude. Car elle est faite d’acceptation. De résignation. De démission. Alors on ne prend pas la rue pour manifester son mécontentement. Et lorsque les urnes sont prêtes à recevoir la voix du peuple, on reconduit les mêmes, ou plus grave, on ne vas pas voter. À quoi bon… Nul espoir. De changement. Cet espoir qui fait qu’on y croit. Et qui donne envie de se battre au moyen d’un bulletin ou d’une banderole…

Madame se demande bien quelle mouche a piqué ses concitoyens… Pour en être arrivés à cet état de léthargie, d’indifférence, d’ignorance… De leurs droits les plus élémentaires. Et de leur pouvoir de renverser la donne!
Madame voudrait rappeler à chacun sa condition humaine. Celle qui permet de déplacer des montagnes. Elle aimerait faire en sorte que chacun y croit de nouveau. Que chacun soit convaincu que, oui, sa voix peut faire une différence. Qu’il peut donc influer sur le sort de ce pays par le simple exercice des prérogatives inhérentes au processus démocratique. À condition de briser ces chaînes qui le maintiennent dans ce même état de servitude depuis des décennies. Et de libérer le citoyen responsable qui est en chacun. Lui seul pourra un jour réveiller l’État endormi…

Mais les Libanais restent otages d’une situation qu’ils ont créée. Sans le savoir. Et qui perdure de leur faute. À leur insu. Car, oui, ce sont bien Madame et tous les autres qui ont eux-mêmes créé ces Frankenstein. Et qui s’entêtent à chaque échéance, à leur injecter du sang nouveau. C’est leur propre sang qu’ils donnent, et que ces créatures monstrueuses pompent. En continu.
Le citoyen porte ainsi en lui les germes de sa souffrance. Otage de lui-même, il laisse faire, et se laisse aller.

Curieux syndrome qui le maintient dans une condition honnie… Stockholm? Non Beyrouth.            

L.Z.

 

 

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Editorial

L’été sonne l’heure de la grande récré

“Adieu les pénitences”, dit la comptine que l’on entonne encore et toujours à la fin de l’année scolaire, avec un grand ouf de soulagement. Joies et peines, succès, échecs, angoisses et éclats de rire qui ont jalonné les neuf derniers mois sont remisés dans un tiroir au fond de la mémoire… Une page se tourne et l’été vient sonner l’heure de la plus grande récréation!

EXCLUSIF

Kate Beckinsale

«Je suis trop forte pour être une victime»

C’est à 20 ans, en 1993, que Kate se fait connaître en jouant dans le film de Kenneth Branagh «Much Ado About Nothing», d’après Shakespeare. Elle y partageait la vedette avec des acteurs prestigieux comme Keanu Reeves, Denzel Washington et Emma Thompson. Suivront «The Last Days of Disco» de Whit Stillman, «The Golden Bowl» de James Ivory, «Pearl Harbor» de Michael Bay, «Aviator» de Martin Scorsese, et aussi quatre films de la série futuriste «Underworld» initiée par celui qui fut son mari, Len Wiseman. Sans oublier le remake de «Total Recall».