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Zeina Kassem Ou la détermination d’une battante

Sauver un maximum de vies et augmenter les chances de survie des victimes de la route dans les 60 minutes qui suivent l’accident. Telle est la mission de l’ONG Roads for Life ou Talal Kassem Fund for Post Accident Care qui célèbre son sixième anniversaire. Sa présidente Zeina Kassem explique.

Comment est née Roads for life?
J’ai voulu protéger les amis de Talal, les jeunes. Mon fils est resté longtemps sur la chaussée. J’étais à ses côtés et c’est de là qu’est née l’idée de faire quelque chose pour les blessés de la route. Je n’ai pas voulu que la mort de Talal soit vaine. Au moment où Talal est parti on m’avait proposé l’Advanced Trauma Life Support (ATLS). Je crois aux signes. Nous avons, grâce à la Fransabank, introduit ce premier cours dont l’objectif est d’apprendre aux urgentistes comment prendre en charge rapidement les cas de traumatismes et d’établir le bon diagnostic afin de sauver des vies (on parle d’une proportion de 40% de morts que l’on peut éviter). Généralement ce cours est subventionné par l’État et c’est la première fois qu’une ONG le prend en charge.

En quoi consiste l’ATLS?
Il apprend aux urgentistes et aux nurses comment adopter un langage commun et administrer les premiers soins en fonction des priorités. Il apprend aux médecins comment établir une liste des blessures les plus urgentes à soigner (qui sont souvent internes), avant de procéder aux blessures extérieures. Souvent les erreurs médicales sont le résultat d’un faux diagnostic. L’ATLS ne traite pas seulement les blessés de la route mais tout genre de traumatisme.

Quelle a été l’étape suivante?
Par la suite nous avons constaté l’existence d’un cycle de trauma entre médecins, infirmiers et paramédicaux et qu’il existe une "Golden Period Of Trauma" où ces trois intervenants doivent parler un même langage pour sauver une vie. C’est ainsi qu’en 2013 nous avons introduit le Pre Hospital Trauma Life Support (PHTLS) avec l’aide de la banque BLC. Jusqu'à présent nous avons assuré l’entraînement de 54 paramédicaux de la Croix-Rouge libanaise. Avec ce cours, la réaction face aux cas de trauma a changé dans une mesure de 70%. En 2014, grâce à la Audi Bank, nous avons introduit un programme qui vise les infirmiers diplômés, l’Advanced Trauma Care for Nurses (ATCN). Actuellement ces deux cours – ATLS et ATCN – se donnent simultanément aux médecins et infirmiers pour leur apprendre à agir ensemble. À travers ce programme nous sommes présents dans 90 hôpitaux qui ont déjà assuré la participation de leurs médecins.

Au niveau de l’armée, quelle a été votre action?
Avec la collaboration de l’ambassade d’Espagne nous avons offert des kits de sauvetage, le "Individual Army Kit" aux soldats de l’armée libanaise. Les soldats du contingent espagnol de la Finul sont munis de ce kit, nous avons offert 250 à l’armée libanaise et l’ambassade d’Espagne en a offert 50, pour un coût approximatif de $ 250 par kit. Il a été distribué aux soldats à la frontière et aux équipes de commandos. Nous avons par ailleurs introduit un cours spécialement conçu pour l’armée, qui est la version militaire du PHTLS, le Tactical Combat Casualty Care (TCCC) qui concerne les techniques de sauvetage des blessés graves durant les périodes de guerre. La signature prochaine d’un partenariat avec l’armée libanaise figure parmi nos projets.
Nous avons également signé un partenariat avec les Forces de sécurité intérieure afin que les agents des FSI qui n’ont pas de formation de secouriste puissent avoir les bons réflexes et poser les premiers actes de stabilité.

Quel est le coût de tous ces cours?
Depuis 2011 le coût a atteint à peu près 2 millions de dollars. Les levées de fonds deviennent difficiles. Notre gala annuel aura lieu le 14 novembre au Phoenicia Hotel Beirut. Je voudrais remercier tous ceux qui nous soutiennent. C’est grâce à eux que des vies sont sauvées.

 

Joëlle Seif

 

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Editorial

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Aujourd’hui, 16 mois plus tard, on est en droit de se demander quelles sont, parmi les promesses annoncées à grand fracas en présence de tous les députés de la capitale, celles qui ont été concrétisées.
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