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Randa Bdeir

Randa Bdeir D.R.

Femme énergique femme jusqu’au bout des ongles!

Elle arrive d’un pas décidé, allure chic décontractée, s’installe derrière son bureau de Bank Audi, répond au téléphone, prend des notes, lance une recommandation à son assistante, puis s’installe en face de vous. avec un accent mêlant la Syrie de ses origines et le Liban de son éducation, Randa Bdeir - assistant general manager, group head of e-payments solutions & card services - dévoile avec spontanéité, les temps forts de sa vie professionnelle et privée!

26 ans d’études à votre palmarès: 13 ans avant votre mariage et 13 ans après. Pourquoi?
Dès mon plus jeune âge, j’ai toujours eu la bosse des études, mais pas celle des affaires. Lorsqu’à 17 ans, j’ai obtenu mon bac, je venais de faire la connaissance de celui qui allait devenir mon mari. Il n’était pas question pour moi d’arrêter mes études. Mon mari qui a grandi aux États-Unis avait l’esprit ouvert: pour lui, une femme ne doit pas simplement se consacrer à son foyer et à ses enfants. Elle doit poursuivre ses rêves et ses envies. Trois mois plus tard, j’étais mariée et reprenais le chemin de l’université.

Comment avez-vous pu concilier vos rôles de maman et d’étudiante?
Lorsque j’ai commencé ma licence en Business Management à l’AUB, j’étais enceinte de ma première fille. Lorsqu’elle est née, je l’emmenais avec moi à l’université où elle passait du temps dans le jardin de l’AUB, accompagnée de la nounou pendant que je suivais mes cours. J’avais tout le temps un œil sur elle. À la maison, je préparais mes examens durant mes moments de calme, tôt le matin, pendant les activités de mes filles (puisqu’il y en a eu trois par la suite alors que j’étais encore à l’université) ou lorsqu’elles étaient couchées. Ces moments étaient précieux, c’était un peu mon jardin secret. Et malgré cela, je n’ai jamais raté une occasion d’être présente à leurs côtés. Évidemment, tout cela nécessite une organisation minutieuse souvent au dépens de notre propre énergie.

Par la suite vous entreprenez un Master en Sociologie. sans jamais soutenir votre thèse...
À la veille de soutenir ma thèse, mon professeur m’a dissuadée de poursuivre cette filière de «poésie et de littérature», disait-il. Il avait décelé en moi un esprit matheux et une passion pour les chiffres. Il m’a conseillé d’entreprendre des études en «Gestion Bancaire», un cursus qui venait d’être lancé à l’AUB. Cette décision a été un tournant dans ma vie!

En 1990, vous mettez le cap sur le Canada. à votre retour au pays, vous décidez de terminer votre thèse…
Lors de la soutenance de mon mémoire sur «La Dette Publique; Crowding out Phenomena»; qui traitait du phénomène de concurrence entre l’État et le secteur privé pour l’obtention d’un financement, un directeur à la Banque du Liban, membre du jury, impressionné, me propose de l’aider dans ses recherches. Il voulait lancer le système des cartes de crédit bancaires inexistantes jusque-là au liban. J’ai accepté. J’ai dû lire plus de 500 documents, décortiquer toutes les recherches qu’il avait faites, travailler des heures «gratuitement» pour mettre finalement au point un document bien ficelé, qui m’a valu d’être remarquée par le directeur de la Fransabank, Adnan Kassar. Il m’a alors offert mon premier job dans le monde bancaire.

Plus tard, la Audi Bank vous propose de vous occuper des cartes bancaires sur le marché libanais. À quoi attribuez-vous votre réussite dans ce domaine?
À ma façon de travailler et d’opérer sur le marché et dans le travail. Je suis très exigeante envers moi-même et envers les autres. Je ne prends jamais une décision à la légère. Je me documente beaucoup avant de lancer un produit. Je pose des questions pour bien connaître les besoins des consommateurs, et je prends en considération l’avis de l’équipe qui m’entoure. Je pense qu’il est essentiel d’être bien entourée et bien conseillée. Mais au final c’est à moi que revient la décision, je n’en n’ai jamais regretté aucune.

Les atouts pour réussir?
La personne doit avoir une vision claire de son travail, présenter une valeur ajoutée à ce qu’elle fait, se démarquer par un petit «plus». En un mot avoir toujours une longueur d’avance sur les autres. J’aime être une pionnière au chapitre des produits offerts. C’est fondamental!

Comment une femme peut-elle s’imposer dans ce monde régi par les hommes?
À l’époque, j’étais la première à avoir introduit le paiement en ligne au Liban à travers les cartes bancaires, ce service était inexistant sur le marché. C’était un domaine que je connaissais bien. Je n’avais pas en face de moi des concurrents plus compétents que moi, ce qui m’a facilité la tâche. Mais, aujourd’hui, si une femme veut se lancer dans ce domaine monopolisé par les hommes, elle sera combattue.

Une personne qui a été votre source d’inspiration?
Peut-être mon père qui était un grand entrepreneur, ambitieux et courageux. Lorsqu’il est décédé à l’âge de 47 ans, il avait à son actif six usines qu’il avait lui-même mises sur pied. Je crois qu’il a toujours été mon exemple, inconsciemment. Mais aujourd’hui avec le recul, j’admire des personnes comme Steve Jobs ou Bill Gates pour leur réussite et l’immense travail qu’ils ont accompli.

Votre secret?
Il faut être excessivement organisée et surtout capable de gérer plusieurs choses à la fois. C’est ce qu’on appelle le «Multi tasking talents». Je pense que la femme de par sa nature est capable de le faire, contrairement à l’homme. Elle travaille, revient à la maison, s’occupe de l’éducation des enfants, de leurs études, de leurs activités, de la cuisine. J’ai toujours pu gérer toutes ces choses, en donnant à chaque activité un temps de qualité. Je crois que c’est un don de Dieu. Lorsque
l’on est passionnée, on ne ressent ni fatigue, ni stress!

Le regard que votre entourage porte sur vous ?
Mes filles ont grandi avec une mère qui pensait chiffres, études, recherches, toujours plongée dans les livres, sans jamais négliger son aspect physique, sa vie sociale ou sa présence à leurs côtés. Pour elles, c’était tout à fait normal de me voir reprendre le chemin de l’université et de travailler autant. Quant à mon mari, il a toujours été mon mentor et mon meilleur support. Il m’a toujours encouragée à aller de l’avant à chaque étape qui s’offrait à moi!

Croyez-vous avoirinfluencé vos filles?
Je crois que j’ai été inconsciemment un modèle pour elles. Aujourd’hui, ma fille est une ingénieure reconnue aux États-Unis. Elle a fondé sa propre start-up «Little Bits» qui invente des modules électroniques à assembler. Elle a développé un produit qui vise à démocratiser la technologie, et sa société vaut aujourd’hui des millions de dollars. Elle a été élue parmi les 35 innovateurs répertoriés par le magazine Forbes, et lorsqu’on lui demande comment elle en est arrivée là, elle répond toujours qu’elle doit son succès à l’exemple et à l’éducation reçus à la maison. Je crois que c’est cela ma plus grande réussite dans la vie!

L.S.D.

 

 

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Editorial

L’été sonne l’heure de la grande récré

“Adieu les pénitences”, dit la comptine que l’on entonne encore et toujours à la fin de l’année scolaire, avec un grand ouf de soulagement. Joies et peines, succès, échecs, angoisses et éclats de rire qui ont jalonné les neuf derniers mois sont remisés dans un tiroir au fond de la mémoire… Une page se tourne et l’été vient sonner l’heure de la plus grande récréation!

EXCLUSIF

Kate Beckinsale

«Je suis trop forte pour être une victime»

C’est à 20 ans, en 1993, que Kate se fait connaître en jouant dans le film de Kenneth Branagh «Much Ado About Nothing», d’après Shakespeare. Elle y partageait la vedette avec des acteurs prestigieux comme Keanu Reeves, Denzel Washington et Emma Thompson. Suivront «The Last Days of Disco» de Whit Stillman, «The Golden Bowl» de James Ivory, «Pearl Harbor» de Michael Bay, «Aviator» de Martin Scorsese, et aussi quatre films de la série futuriste «Underworld» initiée par celui qui fut son mari, Len Wiseman. Sans oublier le remake de «Total Recall».