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Or la vie, de Ada Jreissati Le courage en partage

C’est une formidable leçon de force et de courage qu’Ada Jreissati a décidé de coucher sur le papier. Malade d’un cancer du pancréas depuis quatre ans, elle raconte son combat sans fards et avec une grande élégance, face à celui qu’elle surnomme «le monstre».

 

Une dame lumineuse et sereine. C’est ce qui émane d’Ada Jreissati quand on la rencontre pour la première fois. Alors qu’elle est installée confortablement dans un large fauteuil, seul un pied à perfusion situé sur le côté rappelle qu’elle est malade. Autour d’elle, son fils Tarek et sa compagne, sa fille Aya, et sa sœur Carla. Ceux qu’elle a surnommés ses «anges» et qui, avec son mari et ses proches, l’entourent depuis le début.

 

D’une voix douce et posée, Ada explique pourquoi elle a décidé de partager son aventure avec le plus grand nombre. «J’ai d’abord pensé garder mes écrits pour ma famille, puis j’ai réalisé que le temps passait et, comme c’était un cancer très méchant, je ne pense pas que j’aurais pu tenir le coup, ni du point de vue stress, ni pour la douleur, sans communiquer et partager ce que je ressentais.» C’est une amie qui la convainc de raconter son histoire. «Je me suis laissée aller avec ma sincérité», avoue-t-elle. En témoignant ainsi, Ada confie qu’elle a «envie d’être utile, de motiver et de rassurer» les malades qui sont dans «le même bain».

«Je ne savais pas que ça ferait autant de bien aux gens de lire mon livre. Les réactions sont incroyables. Il faut un accompagnement, de l’affection, il faut se sentir porté par tout le monde pour aller plus loin, il y a des moments excessivement durs, il ne faut pas baisser les bras, souligne-t-elle. Il faut rester soi-même pour savoir donner de son amour pour en recevoir.»

 

De son parcours face à la maladie, Ada ne dissimule rien. Au fil des pages, elle nous fait partager son quotidien, ses questionnements, ses appréhensions parfois, mais surtout, son formidable élan pour continuer à vivre, coûte que coûte, malgré les obstacles.

D’abord sonnée, quand elle découvre en avril 2014 qu’elle est atteinte d’un cancer du pancréas, elle décide de se battre. De surmonter les traitements par chimiothérapie, destinés non pas à la guérir, mais à prolonger sa vie autant que possible. Malgré la fatigue, les effets secondaires, grâce à sa force de caractère et à l’amour des siens, elle parvient à poursuivre une vie presque normale, s’obligeant à tenir une discipline, au quotidien. «J’ai refusé de me laisser aller, de m’isoler, car quand les idées noires arrivent, c’est difficile de les effacer. Je me faisais un point d’honneur de me lever tous les matins, de m’habiller, quel que soit l’état dans lequel je me trouvais.»

Elle peut aussi compter sur l’écoute et le soutien sans faille de son oncologue, le Dr Christina Khater, qui signe la préface d’Or la vie, en saluant «l’élégance morale» de sa patiente devenue une amie.

 

Il y a un an, Ada décide d’arrêter le traitement. La maladie est revenue, plus ravageuse que jamais. Dans son livre, elle raconte comment elle aborde la question «de la fin, du grand départ» avec son fils Tarek, n’écartant aucune question. «Je m’étais promis de trouver du positif dans ce foutu cancer qui a tout changé dans ma vie, j’y pense souvent. (…) La vie est une explosion d’amour qui t’aide à faire le chemin épineux jusqu’au dernier adieu», conclut-elle dans le mot de la fin de son livre. En paix avec elle-même, Ada Jreissati confie: «Maintenant, je sais que je peux partir tranquille.»

 

(Les recettes du livre serviront à financer l’achat de médicaments contre les effets secondaires de la chimiothérapie, non remboursés par la Sécurité sociale, à destination des malades nécessiteux).

 

Jenny Saleh

 
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Editorial

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