Les solutions existent
Selon les statistiques du Bureau Libanais pour la Recherche en Surdité (BLRS), 20 000 personnes au Liban environ souffrent d’une déficience auditive, due à des raisons d’ordre génétique, héréditaire, à un traumatisme pré, néo ou post natal, à un manque de prévention durant la période de grossesse (engendrant des malformations), à certaines maladies infectieuses ou encore à des otites répétitives…
Quand Josiane Habib, une jeune maman, découvre que son fils de 2 ans est malentendant, elle est sous le choc et a du mal à affronter la réalité. «J’étais incapable d’accepter l’idée. Submergée par un tsunami émotionnel, entre surprise, sentiment d’injustice, révolte, colère et désespoir, j’ai fini par réagir et espérer quand j’ai entendu parler de l’implant cochléaire, raconte-t-elle. Je n’avais aucune information à ce sujet, je n’ai bénéficié d’aucun conseil et je me demandais si c’était la bonne décision à prendre. Jad, qui a aujourd’hui 12 ans, a été opéré très tôt. Aujourd’hui, il est capable de parler. Scolarisé dans une institution spécialisée, encadré par une équipe pluridisciplinaire, il mène une vie digne, presque normale.»
Face à la découverte de la surdité de leur enfant, les parents sont souvent désemparés et cherchent des réponses concrètes. Le point avec Viviane Matar Touma, Docteur en psychologie, professeure à l’USJ et présidente du Bureau Libanais pour la Recherche en Surdité (BLRS), qui oriente les familles concernées et leur vient en aide.
«Il n’est pas évident pour un parent de passer outre la déficience de son enfant et de continuer à vivre normalement sans être affecté par cette «différence», avance Viviane Matar Touma. Les parents ont besoin de soutien moral et psychologique, ils ont aussi besoin d’informations pratiques pour mieux gérer la situation et amener l’enfant à s’adapter, à son tour, à sa différence. Notre rôle est d’écouter les parents révoltés, abattus, les contenir et les amener à surmonter leur sentiment de culpabilité, parfois de honte, et les aider à achever le travail d’adaptation à cette situation.»
Marlène Aoun Fakhoury
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