Au Liban après Venise et avant l’Europe et l’Australie
ŠamaŠ, l’œuvre présentée au Pavillon libanais de la 57ème Biennale d’Art contemporain 2017 de Venise et portant la signature de Zad Moultaka, sera exposée au Musée Sursock jusqu’au 25 juin, avant de poursuivre son voyage à travers le monde à partir du mois de juillet.
Commissaire: Emmanuel Daydé. Production: Nadine Saddi Zaccour.
Zad Moultaka et Nadine Zaccour racontent…
Si l’on veut dresser le bilan pour ŠamaŠ à la Biennale de Venise, en termes de visiteurs et de visibilité dans la presse internationale, ce fut un succès extraordinaire, à inscrire au palmarès artistique du Liban.
Au plan des visiteurs, le nombre prévu était de 6 000, il y en a eu plus de 55 000 provenant de tous les pays du monde. Des professionnels et amateurs d’art qui n’ont pas hésité à prendre le vaporetto juste pour vivre l’expérience du Pavillon libanais, ce pavillon qui était situé à l’Arsenal Militaire bien loin des pavillons principaux L’Arsenal et le Giardini. Toute la presse internationale a couvert cette œuvre originale qui associe architecture visuelle et composition sonore: Canvas, Le Monde, le New York Times, il Corriere della Sera, der Spiegel…, pour ne citer que quelques publications.
De nombreux moments forts ont jalonné l’exposition de ŠamaŠ à Venise. S’il n’en fallait citer qu’un? Pour Zad: «Lorsqu’une dame allemande est ressortie du pavillon en pleurant à chaudes larmes puis y est revenue plus de 6 fois pour revoir la séquence…» Pour Nadine: «À mon arrivée avec Zad, la lagune était déchaînée, une vraie tempête, le vent a failli arracher le toit du Pavillon, et ils avaient décidé de fermer le Pavillon, mais Zad a insisté pour que je puisse pénétrer à l’intérieur, la lumière qui s’est infiltrée à cet instant était un message des dieux! J’ai senti qu’il était de mon devoir de montrer ce chef-d’œuvre aux Libanais avant de le voir s’envoler vers d’autres pays. Je me suis promis à cet instant d’aller de l’avant quoiqu’il arrive. Un des plus grands challenges de ma vie vu que le délai était trop court, je ne disposais que de 3 mois pour organiser l’événement au Liban!»
Mais l’aventure artistique ne s’arrête pas là. «Cette exposition sera itinérante, elle poursuivra son voyage à partir du mois de juillet vers la Finlande, l’Angleterre, la France, l’Australie. J’en serai la productrice», annonce Nadine Zaccour avec enthousiasme.
Entre-temps, l’artiste qui a porté haut le nom du Liban, est attelé à plusieurs créations musicales, deux installations visuelles et planche sur des projets entre le Liban, la France, le Canada et la Norvège. Pour lui «ŠamaŠ restera une expérience artistique et humaine d’une puissance rare qui marque un tournant essentiel dans ma vie.» Il a la conviction, comme il le dit, que l’artiste porte une grande responsabilité dans ce qu’il propose au public vu l’impact que l’œuvre peut avoir sur la société. Il est convaincu, par ailleurs, qu’il faut œuvrer pour rendre notre monde moins matérialiste, et pour qu'il retrouve le sens commun.
G.A.
