Imprimer cette page

Bienvenue au tiers monde

Bienvenue au tiers monde Milad Ayoub.

Bienvenue au tiers monde

Direction l’Aéroport International Rafic Hariri pour accueillir un ami de longue date. Pas la peine de relever les problèmes de circulation devenus banals (!),
même à 11 heures du soir, inutile de s’énerver ou de paniquer quand les scooters surgissent de là où on ne les attend pas pour traverser la route en flèche, même pas obligatoire de remarquer les voitures garées à droite rétrécissant encore plus la voie jalonnée de camionnettes proposant cafés et autres boissons… Beau spectacle!

Mais voilà qu’à environ un kilomètre du barrage installé par l’armée à l’entrée de l’aérogare, on se retrouve à faire du surplace ou, dans le meilleur des cas, à rouler à pas de tortue coincé entre quatre ou cinq files de véhicules qui avancent lentement pare-chocs contre pare-chocs. 40 à 60 minutes plus tard, alléluia, ça y est! On traverse le barrage.

Destination le parking. La signalisation mène au niveau inférieur et indique l’existence d’un tunnel qui débouche au hall des arrivées. Fort bien. Mais au moment de s’engouffrer dans le tunnel noir, on se heurte à une pancarte: «Closed». Pas d’autres choix, on emprunte l’ascenseur en essayant de se priver de commentaire sur l’intérieur exigu et crasseux. Belle expérience!

Dans la salle des arrivées, c’est une foule agglutinée tant bien que mal derrière des barrières de fortune – à l’effigie d’une entreprise immobilière – qui attend patiemment dans un brouhaha assourdissant!

Finalement, l’ami pointe le bout du nez. Il est là, souriant, avec ses bagages. Embrassades et cap sur le parking. Devant le fameux et unique ascenseur d’une capacité réduite à une seule personne avec chariot, une vingtaine d’arrivants attendent leur tour! Que faire? Renoncer au luxe de l’élévateur et dévaler les escaliers sombres, valises à la main!

Bienvenue à l’Aéroport International Rafic Hariri, bienvenue au tiers monde!

Ghada Baraghid